Enregistrer une batterie

Enregistrer une batterie, ce n’est pas si simple. Du choix des micros à leurs emplacements en passant par l’environnement qui les entourent, beaucoup de paramètres rentrent en compte. Ainsi, il y a presque autant de méthodes pour placer des micros sur une batterie que d’ingénieur du sons. Pour ne pas s’emmêler les pinceaux, nous parlerons dans cet article des différentes parties de la batterie et des manières les plus populaires de les enregistrer.

Les overhead :

Les overhead sont les micros placés au dessus d’un kit de batterie. Le plus fréquemment, on utilise des micros statiques pour ce genre de prises, que ce soit des larges ou petites membranes. Ils définiront l’image stéréo de votre batterie et selon le rôle que vous leur accordez, ils peuvent aussi définir la couleur et le timbre de celle-ci. Leur positionnement dépend de votre kit, du genre de la musique, de votre joueur et surtout de vos goûts. Les rapprocher du kit donnera un bel effet de proximité à l’écoute mais si les cymbales sont fréquemment jouées alors le son aura tendance à devenir trop agressif. Vous pouvez donc prendre plus de distance, cela résultera en une image stéréo mieux balancée et souvent plus cohérente, vous aurez néanmoins plus de pièce et si votre batterie joue en même temps que le reste du groupe, les overhead risque d’enregistrer beaucoup du bruit environnant (sauf en cas d’isolement de l’instrument via une autre pièce ou avec des panneaux). Chacun de ces choix doit être fait en prenant en considération le genre du morceau que vous enregistrez et l’esthétique voulue en plus des pré requis techniques d’un bon enregistrement.

Le kick :

Maintenant que vos overhead sont au bon endroit et que la batterie sonne bien pour tout le monde. Il va certainement vous manquer du low end et de la puissance d’attaque. C’est pour cela que vous déciderez le plus souvent de placer un micro sur le kick drum aussi. Attention cette fois ci, le kick dégage beaucoup de puissance et le choix du micro est important. Choisir un micro statique ou un micro à ruban est un choix assez risqué et il vaut souvent mieux opter pour un micro dynamique. Ces micros sont plus robustes et tiendront facilement le choc lors de l’enregistrement. Le placement du micro dépend encore une fois de ce que vous voulez entendre. Le mettre devant, au milieu du kick donnera beaucoup de corps à votre prise, parfois trop. Il est souvent conseillé de le mettre plus rapproché du bord du kick afin de gagner de l’attaque et de la précision. Vous pouvez aussi enregistrer le kick via deux micros, un qui sera devant la  « batte » du kick et l’autre à l’arrière de celui-ci. Cela aura pour but de pouvoir obtenir un meilleur équilibre entre l’attaque et le corps du kick lors de la balance de la batterie.

La snare et le hat :

Nous voilà avec une batterie qui a du punch et de la présence, mais notre snare manque soudainement de corps et d’attaque. Lorsque vous enregistrez une snare, le choix du micro dynamique est aussi souvent la meilleure option. Le micro statique est aussi une possibilité mais il aura tendance à vous rendre une snare plus agressive grâce à une meilleure retranscription des transients.  Le micro est aussi souvent placé sur le bord de la snare afin de préciser l’attaque et d’obtenir un son plus percussif. Attention seulement à l’emplacement par rapport au hat, celui-ci pourrait envahir la prise et créer des problèmes de phase. Si vous désirez plus de « crunch » et de high end pour votre prise, il est très commun de mettre deux micros sur la snare, un top et un bottom. Il faudra être précis lors de l’emplacement afin de ne pas créer de problèmes d’annulation de phases. Une inversion de phase est conseillé pour trouver le meilleur son pour votre snare.

En ce qui concerne le hat, l’ajout de tous ces micros suffit souvent à ce qu’il soit assez présent mais il est possible que vous en ayez besoin de plus. Les micros statiques à petites membranes sont très populaires pour ce genre de prise, attention seulement à l’emplacement afin de ne pas gêner la phase de la prise de snare.

Les toms :

Enregistrer les toms séparément n’est pas toujours nécéssaire puisqu’ils sont souvent assez présents dans les overhead. Néanmoins, dépendant du genre, cela peut s’avérer être une bonne idée pour leur donner plus de définition. Dans ce cas là, les micros dynamiques clip-on vous permettront d’obtenir un emplacement idéal pour votre prise et un enregistrement précis. Il est aussi possible de prendre un micro différent (large membrane par exemple) pour le tom floor, afin de le distinguer du reste. Le placer similairement à la snare, c’est à dire près du bord, est une bonne idée car cela réduira le corps très présent des toms et précisera leur attaque dans la prise.

Micros « room » :

Vous avez maintenant une batterie parfaitement balancée, avec du corps, de l’attaque mais ils vous manque de la couleur, un parti pris plus prononcé. Dans ce cas là, une solution peut être de rajouter à votre enregistrement un micro « room », celui ci est souvent un micro statique à large membrane. Il sera placé dans votre pièce, assez éloigné du kit, et permettra de capturer l’essence de votre batterie dans votre pièce et les réflections qu’elle engendre. Une fois le bon emplacement trouvé, vous pouvez injecter cette prise petit à petit dans votre mix et trouver le parfait équilibre pour votre morceau.

 

Enregistrer une batterie est une tâche difficile et l’expérience est souvent la clé pour être de plus en plus à l’aise en la matière. Entre le close-miking pour enregistrer chaque partie de la batterie et des techniques plus épurées comme le Glyn Johns qui ne nécessite que trois micros, les possibilités sont multiples. Alors essayez, expérimentez et trouvez vos propres techniques pour obtenir le son qui vous plait !