Les types de compresseurs

Etre ingénieur du son, c’est aussi connaitre son matériel pour affiner ses choix lors d’un mix. Ainsi, que ce soit pour de la voix, un piano, une batterie ou pour un synthé,  choisir le bon compresseur, celui qui appliquera le bon traitement à votre signal, est très important. Avec l’égalisateur, le compresseur est souvent le principal élément que l’on retrouve dans chaque chaîne de traitement audio. Il vient contrôler la dynamique de votre signal, retoucher sa forme et parfois y ajouter une certaine couleur. Il est donc vital de connaitre les principaux types de compresseurs car chacun a sa force et ses particularités et ne vous permettra pas d’obtenir les mêmes résultats. Nous verrons dans cet article quatre types de compresseurs : les VCA, les OPTO, les FET et les VARI-MU.

Compresseurs VCA :

Les compresseurs VCA (« Voltage Controlled Amplifier ») sont des compresseurs très populaires que l’on retrouve dans beaucoup de mixs. En effet, ils ont un circuit de détection simple, permettent souvent un contrôle assez précis sur le son (attack/release/ratio/knee..) et ne rajoute pas beaucoup d’harmoniques. Ils permettent d’avoir une attack et un release assez rapide et sont utilisés pour leur côté « punchy ». Étant assez transparent, les compresseurs VCA sont souvent appliqués sur des groupes d’instruments afin de gluer l’ensemble et de ne pas trop colorer le son.

On peut citer les SSLG ou les dbx 165a qui sont des compresseurs VCA très populaires.

Compresseurs OPTO :

Les compresseurs « opto » ou optique sont des compresseurs à lampes. Comme leur spécificité l’indique, les compresseurs optiques comprennent une ampoule dans leur circuit dont l’intensité dépendra du signal qui y rentre. Les compresseurs optiques ont pour particularité d’avoir une attack et un release très lent et non linéaire. En effet, on ne peut pas contrôler ces deux paramètres et le niveau du signal d’entrée en sera le seul maître. Les compresseurs optiques témoignent d’une couleur assez légère et sont souvent utilisés pour des sons assez doux, afin de leur donner plus de texture et de doucement maîtriser leur dynamique. On retrouve souvent ces compresseurs sur des voix, des guitares ou bien des basses.

Pour citer quelques exemples, le fameux Teletronix LA2A ou encore le Tubetech CL1B sont des compresseurs optiques très connus.

Compresseurs FET :

Les compresseurs à FET (« Field Effect Transistor ») utilisent, comme leur nom l’indique, un transistor dans leur circuit. Ces compresseurs témoignent d’un attack et d’un release extrêmement rapide, permettant d’obtenir un gros contrôle sur les transients d’un signal audio. On retrouve ici plus de possibilités que sur un compresseur à lampe puisqu’on peut y ajuster l’attack, le release et le ratio, donnant plus de polyvalence d’usage. Ils sont aussi très populaires et sont utilisés partout (voix, guitare, batterie, basse etc…). En effet, ils ont un son très typé « agressif, mordant » qui les ont popularisés dans le rock et la pop. Néanmoins, cette couleur très particulière ne correspond pas à tous les mix et le mettre sur un bus changera considérablement la couleur de votre son.

On peut citer le Urei 1176 comme LA référence des grands compresseurs à FET.

Compresseurs VARI-MU :

Les compresseurs Vari-Mu sont aussi des compresseurs à lampes/à tubes. Néanmoins, la distinction avec les compresseurs optiques se fait au niveau de leur circuit car ici les lampes font parti intégrante du circuit de détection, ce qui n’est pas le cas des compresseurs opto. Les compresseurs Vari-Mu tiennent leur particularité de leur couleur « chaude » et de leur effet « glue » sur le mix. Tout comme les compresseur à lampes, leur attack et release sont assez lents mais peuvent cette fois-ci être ajustés selon les modèles. Ils marchent ainsi très bien sur les bus pour leur grande musicalité et la douce compression qu’ils exercent. 

Le Fairchild 660/670 est le plus connu des compresseur Vari-Mu, notamment grâce aux  Beatles qui les ont beaucoup utilisés dans les studios d’Abbey Road. Le compresseur Vari-Mu Manley est aussi un très bon exemple.

En conclusion, chaque type de compresseur a sa spécificité et chaque modèle aussi. La rapidité de l’attack et du release, la couleur qu’ils injectent à votre signal, tous ces paramètres sont bons à prendre en compte et à étudier avec précautions. Les connaitre vous permettra d’affiner vos mix et de faire de meilleurs choix pour vos divers besoins de compressions.